Le coût d’un hébergement en maison de retraite médicalisée est une charge importante pour les personnes âgées et leurs familles. En France, le tarif moyen d’un Ehpad est de 2 200 € à 3 500 € par mois, selon la localisation et le niveau de prise en charge. Dans certaines grandes villes comme Paris, ce coût peut dépasser les 4 000 € par mois. Ces tarifs incluent les frais d’hébergement, les soins médicaux et la prise en charge de la dépendance.
Face à ces montants élevés, plusieurs aides financières existent pour réduire les coûts et permettre aux personnes âgées d’accéder à un hébergement adapté à leurs besoins. Ces aides sont généralement attribuées sous conditions de ressources et varient en fonction du degré de dépendance et du type d’établissement.
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA)
L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide versée par le Conseil départemental qui finance les frais liés à la perte d’autonomie en Ehpad.
Conditions d’éligibilité :
- Avoir 60 ans ou plus
- Résider en France de manière stable et régulière
- Être classé en GIR 1 à 4 (selon la grille nationale AGGIR)
- Avoir besoin d’une assistance pour les actes de la vie quotidienne
Montant de l’APA en Ehpad :
Le montant accordé dépend de trois critères :
- Le niveau de dépendance : plus la perte d’autonomie est importante, plus l’aide est élevée.
- Le tarif dépendance de l’établissement : chaque Ehpad fixe un tarif en fonction du degré de dépendance du résident.
- Les ressources du bénéficiaire : une participation financière peut être demandée selon le revenu du résident.
En 2024, l’APA peut atteindre jusqu’à 1 800 € par mois pour une personne classée GIR 1 (perte d’autonomie la plus sévère).
Bon à savoir : L’APA n’est pas récupérable sur la succession et peut être cumulée avec d’autres aides financières.
L’aide sociale à l’hébergement (ASH)
L’Aide sociale à l’hébergement (ASH) est une aide départementale qui finance une partie ou la totalité des frais d’hébergement en Ehpad pour les personnes ayant de faibles ressources.
Conditions d’éligibilité :
- Être âgé de 65 ans ou plus (ou 60 ans en cas d’inaptitude au travail)
- Résider en France de manière stable
- Avoir des revenus insuffisants pour couvrir les frais d’hébergement
- Être hébergé dans un Ehpad habilité à l’aide sociale
Montant de l’ASH :
L’ASH prend en charge le montant des frais d’hébergement non couverts par les ressources du résident. Le bénéficiaire doit reverser 90 % de ses revenus pour payer l’établissement. Il lui reste au minimum 124 € par mois pour ses dépenses personnelles.
À noter : Avant d’accorder cette aide, le Conseil départemental peut exiger une participation des obligés alimentaires(enfants, petits-enfants).
Les aides au logement : APL et ALS
Les allocations logement permettent de réduire les frais d’hébergement en Ehpad. Elles sont versées par la CAF (Caisse d’allocations familiales) ou la MSA (Mutualité sociale agricole).
Deux types d’aides existent :
- L’Aide personnalisée au logement (APL) :
- Réservée aux Ehpad conventionnés
- Calculée en fonction des revenus du résident et du coût de l’hébergement
- Montant moyen : 100 à 250 € par mois
- L’Allocation de logement sociale (ALS) :
- Versée si l’établissement n’est pas conventionné
- Conditions de ressources similaires à l’APL
- Montant moyen : 50 à 200 € par mois
Cumul possible : L’APL peut être cumulée avec l’ASH, mais pas l’ALS.
4. Les avantages fiscaux pour réduire le coût de l’Ehpad
Les frais d’hébergement en maison de retraite peuvent ouvrir droit à une réduction d’impôt.
Conditions :
- Être domicilié fiscalement en France
- Avoir des frais liés à la dépendance et à l’hébergement
- Déclarer ces dépenses sur la feuille d’impôt
Montant de la réduction d’impôt :
- 25 % des dépenses engagées, après déduction des aides perçues (APL, APA, etc.)
- Plafond : 10 000 € par an et par personne, soit une réduction maximale de 2 500 € (5 000 € pour un couple)
Si les proches participent aux frais, ils peuvent les déduire en tant que pension alimentaire, sous conditions.
Les aides spécifiques pour les anciens combattants et les personnes Alzheimer
Aide aux anciens combattants : L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG)peut financer des dépenses annexes pour les anciens combattants en maison de retraite.
Aide au répit pour les aidants : Une majoration de l’APA permet de financer un accueil temporaire en Ehpadlorsque l’aidant principal doit s’absenter.
Le Chèque énergie pour les résidents en Ehpad
Depuis 2020, les personnes âgées en Ehpad peuvent utiliser le Chèque énergie pour payer leurs frais liés à la consommation d’énergie.
Pour en bénéficier, il faut :
- Être éligible au Chèque énergie
- Remettre son chèque au gestionnaire de l’établissement
Le montant varie entre 48 et 277 € par an, selon les revenus du bénéficiaire.
Récapitulatif des aides financières pour un Ehpad
Aide | Montant moyen | Conditions principales |
---|---|---|
APA | Jusqu’à 1 800 € / mois | GIR 1 à 4, 60 ans+, résider en France |
ASH | Prise en charge totale ou partielle | Faibles ressources, Ehpad habilité |
APL | 100 à 250 € / mois | Ehpad conventionné, conditions de ressources |
ALS | 50 à 200 € / mois | Ehpad non conventionné, conditions de ressources |
Réduction d’impôt | Jusqu’à 2 500 € / an | Dépenses liées à l’hébergement et dépendance |
Aide ONAC-VG | Variable | Anciens combattants en Ehpad |
Chèque énergie | 48 à 277 € / an | Sous conditions de ressources |
Conclusion
Le coût d’un Ehpad peut être très élevé, mais plusieurs aides financières permettent d’alléger la facture. L’APA et l’ASHsont les deux principales aides, tandis que l’APL ou la réduction d’impôt peuvent compléter le financement.
Pour optimiser l’accès à ces aides, il est recommandé de se rapprocher du Centre communal d’action sociale (CCAS), du Conseil départemental ou de la CAF, qui pourront accompagner dans les démarches administratives.